Anne-Elisabeth Laques

Nom de l'UMR ou de la structure UMR ESPACE-DEV
Ma fonction et/ou mon métier et/ou mon sujet de recherche Directrice de Recherche. Géographe. Je travaille sur le paysage analysé comme un proxy des différentes dimensions d’un socio-écosystème que les images de satellite peuvent révéler, caractériser et quantifier. Le paysage est étudié en tant qu’empreintes spatiales des interactions Homme/milieu, c’est un marqueur pour comprendre, suivre et évaluer les dynamiques d’évolution des territoires afin de prendre en compte des phénomènes ou des processus comme la dégradation des terres, la biodiversité, les dynamiques de surface, les espaces fragmentés des forêts,...
Adresse Maison de la Télédétection 500 rue Jean-François B
Code postal 34093
Ville MONTPELLIER cedex 5
Votre thème d'atelier préféré Ressources renouvelables
Quels sont vos retours d’expériences sur des démarches multi, pluri, interdisciplinaires et partenariales (non académiques) : positifs, négatifs, atouts Le paysage doit être considéré comme un passeur de frontière disciplinaire. Il permet de mettre en synergie les connaissances scientifiques de chacun mais également d'interagir avec les gestionnaires des territoires et la population qui y vit.
De par mon objet d'étude, je travaille constamment en interdisciplinarité. Après toutes ces années de pratique, mon expérience me permet de dire que pour travailler sereinement en interdisciplinarité, il faut tout simplement avoir :
- une question de recherche commune, clairement identifiée et comprise par tous. Pour y participer activement chacun doit pouvoir saisi l'enjeu de la recherche et l’objectif à atteindre collectivement.
- identifié les bons partenaires (au-delà de la dimension scientifique, il s'agit de personnes qui partagent les mêmes valeurs humaines (écoute, échange, motivation, ambitions ...).
Point positif :
C'est un engagement qui permet de poser les questions de recherche à partir d'un problèmes à résoudre pour un devenir durable de nos sociétés et de notre planète. Une discipline seule ne peut pas résoudre les problèmes complexes qui se posent aux interfaces Nature/Société. Cette posture scientifique permet de se sentir à sa place dans un Institut comme l'IRD qui affirme depuis longtemps la nécessité d’un engagement vers une science de la durabilité.
Point négatif :
- A cause de la politique actuelle d'évaluation de la recherche, il est difficile de trouver des revues où publier qui conviennent à tous. Chaque discipline ayant ses contraintes. Cela ne sera pas résolu par des articles soumis dans des revues estampillées « Science de la Durabilité ».
La publication en anglais éloigne l'appropriation des résultats par le plus grand nombre... Il faudrait envisager des revues qui publient systématiquement dans deux langues : anglais ET la langue de l'auteur ou du pays concerné par l'article.
- pas toujours évident de capter des projets sans porteurs et participants emblématiques (ayant un bons h-index...). Les SHS sont toujours sollicitées mais peu reconnues au niveau des critères d'évaluation des projets interdisciplinaires.
Quels sont pour vous les enjeux de l’approche Sustainability Science dans les activités de l’IRD Il faut proposer des solutions !
Pour cela, ne devrait-on pas commencer pas se poser la question des types de solution que l’IRD pourrait proposer ou propose déjà. N’en propose-t-on pas depuis longtemps sans toujours le savoir ? Lesquelles pourrait-on mettre en avant et lesquelles encourager ? Etc...
Quels sont pour vous les pièges de l’approche Sustainability Science dans les activités de l’IRD Le piège consiste à demander aux chercheurs d'en faire toujours plus et donc de prendre le risque de moins bien faire :
Le chercheur fait déjà : de la science, de l’encadrement, des publications dans des revues scientifiques prestigieuses, des cherches de financements, de la gestion de projets et d'équipes...
et en même temps, on lui demanderait de formuler ses questions de recherche (i) en co-construction avec la société et (ii) d’interagir auprès des différents niveaux de gouvernance des territoires pour y ancrer ses résultats. Les points (i) et (ii) ne sont pas à la portée de tous et pas assumés par une politique claire de l’IRD.
Pour vous ce séminaire serait une réussite si Il serait une réussite si on arrivait à établir une liste des priorités pour engager l’Institut dans une Science de la Durabilité clairement affichée et que cette liste soient réellement mise en œuvre.
Autres remarques Merci pour l'initiative de cet atelier !

Commentaires