Richard LALOU

Nom de l'UMR ou de la structure UMR216 - MERIT
Ma fonction et/ou mon métier et/ou mon sujet de recherche CRCN - Démographe de formation, je travaille depuis plus de 20 ans en pluri- et interdisciplinarité, avec les sciences du vivant (génétique, immunologie, épidémiologie), avec les sciences de la nature (écologie, agronomie, systémique, pédologie), et avec les sciences de la terre (climatologie, océanologie). Depuis 10 ans, mes thématiques de recherche sont axées sur le développement durable : changement climatique et adaptation durable des agriculteurs (Sénégal, Bénin, Niger) ; intensification écologique de l'agriculture (Sénégal) ; Impacts sanitaires des vagues de chaleur (Sénégal, Burkina Faso) et qualité de l'air et santé respiratoire (Bénin, Sénégal). Les deux derniers projets de recherche ont une approche clairement orientée vers les solutions avec la mise en place de système d'alerte et d'information des population.
Adresse 4 avenue de l'Observatoire
Code postal 75006
Ville Paris
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Quels sont vos retours d’expériences sur des démarches multi, pluri, interdisciplinaires et partenariales (non académiques) : positifs, négatifs, atouts Si ma technique est clairement ancrée dans ma discipline (ou dans mon secteur disciplinaire) : l'approche quantitative en sciences sociales, à partir de l'observation des populations, les thématiques et les enjeux abordés, complexes par définition, ont toujours demandé d'être considérées de manière englobante. La nécessité d'action, la recherche de solution - et pas seulement faire de la science pour la science - est bien le vrai moteur de l'interdisciplinarité et du partenariat. Si ce but n'est pas partagé, au-delà de nos enjeux de recherche particuliers, si chaque discipline n'a pas la conviction que les toutes autres disciplines impliquées détiennent des savoirs et des méthodes scientifiques qui peuvent aider à mieux comprendre et mieux résoudre les problèmes, si les chercheurs négligent les savoirs locaux autochtones, alors il ne peut y avoir de science durable.
Mon expérience de l'interdisciplinarité a très souvent été positive au regard des leçons apprises et des connaissances acquises, qu'elles soient ou non orientées vers l'action ; elle a été enrichissante pour la pratique de ma propre discipline.
Mon expérience de la recherche-action en partenariat n'a pas été souvent positive, comme si la jonction entre les champs de la recherche et de l'action, à l'intérieur d'un même projet, restait à construire. Nous ne partageons avec les opérateurs de développement ni le même langage, ni les mêmes temporalités et (en dehors du cadre expérimental) les budgets qui financent la recherche ne sont jamais ceux qui finance l'intervention.
Quels sont pour vous les freins aux démarches interdisciplinaires que l’on doit dépasser à l’IRD L'interdisciplinarité se construit dans les projets, autour d'enjeux, mais aussi dans les unités, par le côtoiement des disciplines. Or l''IRD ne favorise pas assez, à mon sens, cette proximité disciplinaire, dans des unités de recherche qui sont pourtant créées autour de thématiques généralement transverses.
Dans les unités, l'approche disciplinaire ou sectorielle prime sur la thématique, souvent transversale. Une unité est rattachée à un département qui se définit par son secteur de recherche, ce qui rend difficile les recrutement en dehors de ce secteur. De même un.e chercheur.e est rattaché à une CSS qui représente sa discipline, et qui parfois a des difficultés à évaluer un chercheur qui n'est pas dans une unité de recherche appartenant à son secteur disciplinaire.
Les logiques disciplinaires au sein d'un organisme de recherche risquent de pénaliser les démarches interdisciplinaires.
Quels sont pour vous les enjeux de l’approche Sustainability Science dans les activités de l’IRD Selon moi, l'approche Science durable doit être centrale aux activités de l'IRD. Elle en serait même consubstantielle, si on considère le credo de l'IRD : la recherche pour le développement et en partenariat.
Les enjeux de l'IRD sont d'adapter les procédures de recrutement et d'évaluation des chercheur.es, ainsi que les mécanismes de financement de la recherche aux besoins de l'interdisciplinarité et de la recherche-action. Ils sont aussi d'aider à mieux mettre en relation (et en synergie) les chercheur.es et les opérateurs du développement.
Quels sont pour vous les pièges de l’approche Sustainability Science dans les activités de l’IRD Se perdre dans les utilisations de la science, sans dans le même effort faire avancer la science.
Dévoiler la complexité du réel et la multitude des incertitudes, au risque de paralyser la décision, et sans aider à trouver la simplexité des solutions.

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