Diegane DIOUF

Institution Université Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass
Ma fonction et/ou mon métier et/ou mon sujet de recherche Enseignant-Chercheur, mes activités de recherche portent sur les Interactions Plantes-micro-organismes-environnement, l'utilisation des biotechnologies microbiennes en agro-écologie. Directeur UFR Environnement, Biodiversité et Développement Durable / Directeur Adjoint Centre d’Excellence Africain "Agriculture pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle" (CEA-AGRISAN)
Participerez-vous au séminaire de Rabat ? Oui
Ville Dakar
Que représentent pour vous les Sciences de la Durabilité ? Il s'agit d'une science interdisciplinaire qui étudie les interactions entre l'environnement et les sociétés afin de créer un équilibre durable entre la protection de la planète et le bien-être des populations. D'où la nécessité de renforcer la coopération entre disciplines, institutions de recherche pour une approche holistique des questions de recherche.
Quelles interactions voyez vous apparaître entre les enjeux liés entre la Consommation et de production durables - ceux de la Biodiversité- et ceux de l'Eau, en terme de connaissances, négociations internationales, politique publiques ....? Partant du principe que la consommation et la production durables visent à « faire plus et mieux avec moins », il s'agit d'augmenter les avantages en termes de bien-être des populations découlant des activités économiques tout en réduisant l’utilisation des ressources, la dégradation et la pollution. Ainsi, la consommation et la production durables peuvent impacter positivement la biodiversité. Par exemple une utilisation raisonnée des pesticides ou les pratiques agro-écologiques peuvent contribuer à réduire l'impact de l'agriculture sur la biodiversité. De même, une irrigation raisonnée permet de réduire la consommation d'eau. Or, l'utilisation excessive d'eau contribuer à la sécheresse et à la perte de biodiversité.
La consommation et la production durables nécessitent des recherches pour la mise au point de méthodes optimales de production. Une fois les connaissances acquises, il est nécessaire également de produire de supports de communication pour les vulgariser auprès de la société civile mais également des entreprises privées.
Les enjeux majeurs portent sur:
- la sensibilisation des entreprises privées qui jouent un rôle prépondérant dans la production agricole sur les questions de développement durable sur la base d'informations scientifiquement éprouvées.
- la nécessité pour les pays en développement de mettre en place des politiques publiques pour concilier leur développement économique et la durabilité.
- l'urgence pour les Etats de respecter leurs engagements en faveur du développement durable, notamment l'intégration du développement durable dans leur plan de développement.
Quelles types d’actions (formation, projets...) pourraient être mis en place autour de ces interactions et avec quelles stratégies à déployer ? Les actions en termes de formation peuvent inclure la mise en place de curricula de formation sur le développement et/ou l'intégration du développement durable dans les curricula existants afin d'outiller les apprenants à tous les niveaux de formation.
Les actions pourraient inclure également l’éducation des populations sur la consommation et les modes de vie durables par la diffusion de bonnes pratiques et/ou la fourniture des informations appropriées. A l'échelle des collectivités territoriales, des actions peuvent être prises pour le recyclage des déchets ou la diminution des volumes de déchets envoyés en décharge.
Les Etats peuvent mettre en place des mesures incitatives en faveur des entreprises privées pour la prise en compte du développement durable dans leurs activités et pour encourager l'économie circulaire.
Des actions peuvent être prises par les Etats et les collectivités locales pour promouvoir les techniques de productions agricoles et agro industrielles propres susceptibles de générer moins de pertes de production.
Quels sont les besoins (connaissances, appui technique, financier...) pour mettre ne œuvre ces activités autour de ces interactions ? Les pays Africains manquent souvent des compétences pour accéder à la finance climatique. Il est nécessaire de renforcer leurs capacités pour améliorer leurs accès direct à la finance climatique.
Il est nécessaire d'établir et/ou renforcer les coopérations scientifiques internationales, à l'effet de produire des données scientifiques pertinentes sur les interactions entre environnement et sociétés.
Les besoins portent également sur des financement conséquents pour entreprendre des recherches sur les sciences durables.
Comment les intégrer dans un agenda international de la Biodiversité, notamment en terme d’objectifs dans la dynamique Post 2020-Aichi, mais aussi de recherche ou de développement ? Ces actions peuvent s'intégrer dans le but stratégique A: Gérer les cause sous-jacentes de le perte de diversité biologique en intégrant la diversité biologique dans l’ensemble du gouvernement et de la société. Il s'agira précisément de faire en sorte que les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes, à tous les niveaux, prennent des mesures ou des plans, pour assurer la production et la consommation durables et maintenir l’utilisation des ressources naturelles dans des limites écologiques sûres.
Les recherches sont à mener pour une meilleure évaluation de la valeur de la diversité biologique.
Quelles sont pour vous les échelles pertinentes ou légitimes (local au global) et les arènes politiques ou scientifiques (agenda Recherche, agenda politique…) pour promouvoir ces activités ? Chaque partie prenante doit jouer son rôle pour promouvoir ces activités: La recherche pour produire des données pertinentes et les rendre accessibles, les décideurs politiques pour les intégrer les mesures pour la production et la consommation durables dans les plans de développement et les collectivités territoriales et la société civile pour les promouvoir.
Avez des exemples approches / modes de production performants à la fois sur le plan économique et sur le plan environnemental ? L’installation de centrales photovoltaïques au Sénégal pour fournir de l'électricité verte en milieu rural (Bokhol au Nord et Malicounda au Centre-ouest avec des puissances respectives de 20 MW et 22 mégawatts).
Avez vous des attentes particulières vis à vis des autres participants et aussi de cet atelier ? Elaboration de plans d'actions.
Partage d'expériences sur des approches et modes de production performants.
Collaborations pour des recherches sur les interactions environnement-sociétés.